Découvrir la mission
Ce site web présente un inventaire partiel et documenté du patrimoine chrétien assyro-chaldéo-syriaque et yézidi en Irak.
Au service premier des populations concernées, en Irak comme en diaspora, mais aussi de la recherche scientifique, cet inventaire patrimonial et testimonial, ouvert à tous, contribue à la sauvegarde de la mémoire du patrimoine et à sa transmission.
Il participe, c’est notre vœu, à la revitalisation de ces communautés autochtones menacées de disparition et confrontées à des destructions massives, parfois irréversibles.
Ce site veut ainsi contribuer au renouveau d’une citoyenneté irakienne respectueuse des identités et des confessions.
Le projet MESOPOTAMIA Heritage porte sur l’ensemble du territoire irakien.
Nos enquêteurs ont vocation à explorer la plaine de Ninive, Mossoul, Kirkouk, Bagdad, Bassorah et le Kurdistan.
Nous souhaitons documenter les plus grands monastères et les plus petits ermitages, les églises modernes comme les plus anciennes, les temples les plus connus et les mausolées les plus difficiles d’accès, les cimetières et les lieux de vie.
Nous recueillons également les témoignages les plus vifs comme les plus ordinaires pour illustrer la vitalité d’un patrimoine ancestral et contemporain.
Ce site web, MESOPOTAMIA Heritage, est ouvert à la participation de tous. Enfants et adultes, filles et garçons, irakiens de tous pays et voyageurs de passage.
Vous pouvez tous contribuer à la sauvegarde de la mémoire du patrimoine chrétien et yézidi irakien, en confiant vos documents, libres de droits, à MESOPOTAMIA Heritage.
Vous pouvez ainsi contribuer à la transmission et à la sauvegarde de ce patrimoine.
Vous pouvez envoyer des photos, des dessins, des cartes, des vidéos, en activant le lien JE PARTICIPE ou l’onglet PARTICIPER dans le menu. Nous les publierons au fur et à mesure.
Aux source du projet MESOPOTAMIA Heritage
Entre Tigre et Euphrate, berceau de nos humanités, les Chrétiens d’Irak -assyriens, chaldéens, syriaques, arméniens – et les Yézidis ont contribué à façonner l’identité de cette terre et la citoyenneté irakienne.
Ces communautés qui ont été persécutées ces dernières années à Mossoul, à Sinjar et dans la plaine de Ninive résistent aujourd’hui pour survivre.
C’est dans ce contexte qu’est né le projet MESOPOTAMIA Heritage.
Notre démarche repose sur cette intuition : Si nous prétendons prendre soin des vivants, nous devons aussi prendre soin de leur patrimoine.
À propos des Chrétiens d’Irak
C’est dans l’Irak actuelle, avec Abraham « père des croyants », né à Ur, en Chaldée, dans le sud du pays, que commence le récit de la Révélation. La Bible nous parle très souvent de ce pays entre deux fleuves, de son Paradis terrestre, de son déluge, de la Tour de Babel, de la déportation du peuple hébreux à Ninive, puis à Babylone. Cette période de captivité sera à l’origine des prophéties de Daniel, de Jérémie, d’Ézéchiel, de Tobie et de Jonas, dont le livre dit qu’il fallait 3 jours pour traverser la ville de Ninive.
Dans la mosaïque de peuples et de religions qu’est l’Irak, les Chrétiens ne sont pas une exception dans la diversité. Il n’existe pas une seule Église d’Irak. On compte l’Église de l’Orient dite « nestorienne » ou « assyrienne », l’ancienne Église de l’Orient, l’Église syriaque dite « orthodoxe » ou « jacobite », l’Église syriaque catholique, l’Église chaldéenne et l’Église arménienne.
Au commencement du christianisme, après la mort et la résurrection du Christ, nait à Antioche l’église dite syrienne qui utilise le syriaque comme langue liturgique. Une distinction va se créer entre l’église syrienne d’Occident et l’église syrienne d’Orient. La frontière naturelle de l’époque entre l’Orient et l’Occident était l’Euphrate au-delà duquel commençait l’empire Perse.
L’évangélisation de l’Irak est attribuée à l’apôtre Mar (Saint) Thomas qui aurait été accompagné de Mar Mari et Mar Addaï. L’antique Ninive devint assez vite le lieu d’implantation de l’une des toutes premières communautés chrétiennes de Mésopotamie. Dès lors, le christianisme se développa rapidement en Irak et se constitua en « Église de l’Orient » autour de son centre spirituel, Séleucie–Ctésiphon, sur les bords du Tigre, à 35 km de la future Bagdad.
Les conciles d’Ephèse en 431 et de Chalcédoine en 451 se conclurent par deux schismes consécutifs, d’abord avec l’Église de l’Orient puis avec l’Église syrienne d’Antioche. Désormais séparées de l’Église romaine, mais déjà solidement enracinées en Mésopotamie irakienne, ces deux églises autocéphales, elles-mêmes divisées, conclurent des alliances géopolitiques divergentes, qui influèrent durablement sur l’histoire de la région.
En 1552, une grave crise de gouvernance patriarcale au sein de l’Église de l’Orient se solda par la naissance de l’Église Chaldéenne qui choisit de se rattacher à Rome. En 1963, un différend calendaire aboutit à un autre schisme interne à l’Église de l’Orient qui donna naissance à « l’Ancienne Église de l’Orient ».
En 1785, la désunion qui survint dans l’Église syriaque d’Antioche donna naissance à l’Église syriaque catholique, rattachée à Rome. L’Église syriaque d’Antioche fut dès lors appelée « orthodoxe » ou « jacobite ».
Enfin l’Irak médiévale, où s’implanta également l’Église apostolique arménienne, connut également après 1915 une nouvelle communauté chrétienne arménienne, issue du génocide des Arméniens de l’Empire ottoman.
À propos de Yézidis d’Irak
Majoritairement implantés dans la région autonome du Kurdistan d’Irak, leur berceau géographique, les Yézidis sont également présents en Turquie et dans le Caucase, en Arménie et en Géorgie. Généralement considérés comme des Kurdes non islamisés, souvent diabolisés en raison de leur culte, les Yézidis constituent une communauté dont il est bien difficile d’estimer le nombre. Minorisés à l’extrême en Irak sous différents régimes, leur existence était presque niée. Avant 2003, Bagdad n’en comptait que quelques milliers alors qu’ils étaient plus vraisemblablement quelques centaines de milliers !
Les conditions d’une tentative de génocide étaient déjà réunies avant même que les djihadistes de Daesh ne les massacrent et ne les enlèvent en août 2014 dans les montagnes du Sinjar de la province de Ninive. Malgré la reprise de Sinjar en novembre 2015 par les forces irakiennes et par des groupes de résistants coalisés, une partie des 500 à 600 000 Yézidis irakiens reste encore déplacée. Les persécutions qu’ils ont subi leur font redouter l’avenir en dépit des garanties constitutionnelles qui leurs ont été accordées en 2005.
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