L’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire de Bagdad
L’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire se situe à 33°17’36.94″N 44°25’9.99″E et 39 mètres d’altitude dans le quartier de Karada, rue Kharidge, près de l’hôpital Al-Jadiriya.
L’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire de Bagdad a été inaugurée en 1960. Cette église est également connue sous le nom de Sainte Rita parce que sa statue s’y trouve depuis 1962.
L’édifice, présente une architecture originale. De la rue, on distingue une haute façade à fronton triangulaire dans lequel est installée une statue de la Vierge. Percée de nombreuses fenêtres en arc brisé, l’église est surmontée en son centre d’une coupole à tambour cylindrique et huit fenêtres à claire-voie, coiffée d’un dôme hémisphérique à lanternon. Un oratoire contenant la statue de Sainte Rita est installé sur le bas-côté nord. Une statue de Saint Jean-Paul 2 lui fait face dans le bas-côté sud.
Photo : L’église chaldéenne de la Vierge Marie, Reine du Rosaire, à Bagdad. Avril 2018 © Laith Basil Nalbandian / MESOPOTAMIA
Localisation
L’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire se trouve sur la rive est du Tigre à l’endroit où le fleuve forme une grande boucle. L’édifice se situe à 33°17’36.94″N 44°25’9.99″E et 39 mètres d’altitude, dans le quartier de Karada rue Kharidge, près de l’hôpital Al Jadiriya.
Aux origines de l’église chaldéenne
L’Église chaldéenne est une église catholique née au XVIe siècle d’un schisme au sein de l’Eglise de l’Orient. En 1552, plusieurs évêques établis dans le nord de l’Irak, le sud de la Turquie et le nord de l’Iran[1] contestèrent la succession héréditaire du catholicos de l’Église de l’Orient Simon VIII. Ils élurent à Mossoul un autre patriarche, Yohanès Soulaqa, supérieur du monastère de Rabban Hormizd d’Alqosh, qui prit le nom de Jean VIII et qui se rendit à Rome pour y faire profession de foi catholique. Le 20 avril 1553, le pape Jules III le proclama patriarche de l’Église chaldéenne catholique « dont la naissance est dès lors officielle [2] ».
De retour dans l’Empire ottoman, il installa son patriarcat à Diyarbakır (sud-est de l’actuelle Turquie), à 400 kilomètres au nord-ouest du couvent de Rabban Hormizd. En conflit ouvert avec son rival Simon VIII, Yohanès Soulaqa fut arrêté, emprisonné et assassiné en 1555.
La fondation de l’église chaldéenne fut précédée un siècle plus tôt, en 1445, d’une déclaration d’union avec Rome des membres de l’Église d’Orient à Chypre, que le pape Eugène IV appelait déjà « Chaldéens ».
Jusqu’au XIXe siècle, ce schisme fut d’autant plus conflictuel qu’un grand nombre de fidèles de l’Église de l’Orient choisirent la communion avec Rome.
Le siège de l’église chaldéenne fut transféré de Diyarbakır à Mossoul en 1830 avec l’élection au trône patriarcal du métropolite de Mossoul, Jean VIII Hormez, puis à Bagdad en 1950, sous Mar Joseph VII Ghanima.
Incontestablement majoritaires parmi 1 200 000 chrétiens irakiens estimés avant la première guerre du Golfe en 1991, les Chaldéens étaient 750 000 au dernier recensement en 1987, contre 300 000 Assyriens (Église de l’Orient et Ancienne Église de l’Orient). Toutes communautés confondues, les Irakiens chrétiens représentaient ainsi 8 % de la population du pays. En 2018 combien sont-ils ? Les informations recueillies par les correspondants de l’association MESOPOTAMIA confirment l’effondrement démographique dont parlent les communautés visitées. Il resterait bien moins de 400 000 Chaldéens en Irak répartis entre Bagdad, le Kurdistan, la plaine de Ninive et Bassorah. En fait, les calamités auxquelles les communautés chrétiennes ont dû faire face n’ont jamais cessé en Irak depuis son indépendance en 1933. Le début du XXIe siècle n’offrit aucun répit avec l’invasion américaine en 2003, le terrible embargo décrété par l’ONU et les violences et persécutions islamico-mafieuses qui ont ciblé les communautés chrétiennes depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
Aujourd’hui, l’Église Chaldéenne est constituée d’une importante diaspora éparpillée sur les cinq continents: aux États-Unis, en Europe, en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en ex-URSS : notamment en Russie (Moscou, Rostov sur le Don), Ukraine, Géorgie (Tbilissi), Arménie (Erevan).
[1] Au XVIe siècle, l’Empire ottoman et la Perse.
[2] In « Histoire de l’Église de l’Orient », Raymond Le Coz, Cerf, septembre 1995, p. 328
Histoire de l’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire de Bagdad
L’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire de Bagdad a été inaugurée en 1960. Cette église est également connue sous le nom de Sainte Rita parce que sa statue s’y trouve depuis 1962 et que l’on y célèbre chaque année au mois de Mai, le mois de Marie, une neuvaine de prière à Sainte Rita.
Description de l’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire de Bagdad
L’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire de Bagdad a été construite par les architectes et ingénieurs Sami Hindi et Munther Hamando, sous la supervision Bahjate Raphaël Kotanie.
L’édifice, présente une architecture originale. Vue de la rue, on distingue une haute façade à fronton triangulaire dans lequel est installée une statue de la Vierge. Une tour-clocher carrée à plusieurs niveaux et ouvertures en arc brisé se dresse sur le côté nord de l’église.
Au delà du portail d’entrée, on découvre dans la cour intérieure un oratoire dédié à la Vierge Marie.
On pénètre dans l’église par une simple porte en bois dans l’axe du sanctuaire, au dessus de laquelle une grande tribune pour choristes en occupe toute la largeur.
L’édifice en béton armé présente un plan basilical dont la nef centrale et les deux bas-côtés sont séparés par 3 paires de piliers cylindriques. Percée de nombreuses fenêtres en arc brisé, l’église chaldéenne Vierge Marie Reine du Rosaire est surmontée en son centre d’une coupole à tambour cylindrique et 8 fenêtres à claire-voie, coiffée d’un dôme hémisphérique à lanternon.
Le sanctuaire totalement ouvert est précédé d’une estrade où l’on trouve les pupitres de lecture. La porte royale du sanctuaire est composée de trois grandes arches plein cintre et deux petites à vocation décorative. Derrière l’autel, on trouve dans le mur de l’abside une statue sous cadre de la Vierge Marie, reine du Rosaire portant l’Enfant roi.
Un oratoire contenant la statue de Sainte Rita est installé sur le bas-côté nord. Une statue de Saint Jean-Paul 2 lui fait face dans le bas-côté sud.
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