L’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad
L’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad se situe à 33°18’46.26″N 44°28’21.59″E et 38 mètres d’altitude, dans le quartier al-Jidida-Hay Sumer de Bagdad. Al Jdida (Al Jidida) est l’ancien nom de la Nouvelle Bagdad.
L’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad a été inaugurée le 7 décembre 1969. C’est un édifice en briques de terre cuite et béton armé, en forme d’arche renversée avec une abside saillante encadrée par un mur d’appui. L’intérieur est richement décoré de peintures, mosaïques et vitraux. Le devant-d’autel est orné d’un tableau à mosaïque et matériaux mixtes : bois, pierre, céramique, peinture et feuille d’or.
Elle est considérée comme la plus dynamique des églises chaldéennes de Bagdad, avec de nombreuses activités religieuses, éducatives, festives, sociales, culturelles et sportives. Il y avait à côté de l’église une école privée nommée Al-Fares. Saisie par l’État, elle fut restituée à l’église chaldéenne après chute du régime baasiste en 2003. C’est une école primaire privée, mixte, nommée école de Vierge Marie.
Photo : Église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad. Avril 2018 © Laith Basil Nalbandian / MESOPOTAMIA
Localisation
L’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad se situe à 33°18’46.26″N 44°28’21.59″E et 38 mètres d’altitude, dans le quartier al-Jidida-Hay Sumer de Bagdad. Al Jdida (Al Jidida) est l’ancien nom de la Nouvelle Bagdad. Ce quartier porte aussi le nom du jour de Tisaa Nissan, (en français : 9 avril) qui correspond au jour de la chute de Saddam Hussein en 2003.
Aux origines de l’église chaldéenne
L’Église chaldéenne est une église catholique née au XVIe siècle d’un schisme au sein de l’Eglise de l’Orient. En 1552, plusieurs évêques établis dans le nord de l’Irak, le sud de la Turquie et le nord de l’Iran[1] contestèrent la succession héréditaire du catholicos de l’Église de l’Orient Simon VIII. Ils élurent à Mossoul un autre patriarche, Yohanès Soulaqa, supérieur du monastère de Rabban Hormizd d’Alqosh, qui prit le nom de Jean VIII et qui se rendit à Rome pour y faire profession de foi catholique. Le 20 avril 1553, le pape Jules III le proclama patriarche de l’Église chaldéenne catholique « dont la naissance est dès lors officielle [2] ».
De retour dans l’Empire ottoman, il installa son patriarcat à Diyarbakır (sud-est de l’actuelle Turquie), à 400 kilomètres au nord-ouest du couvent de Rabban Hormizd. En conflit ouvert avec son rival Simon VIII, Yohanès Soulaqa fut arrêté, emprisonné et assassiné en 1555.
La fondation de l’église chaldéenne fut précédée un siècle plus tôt, en 1445, d’une déclaration d’union avec Rome des membres de l’Église d’Orient à Chypre, que le pape Eugène IV appelait déjà « Chaldéens ».
Jusqu’au XIXe siècle, ce schisme fut d’autant plus conflictuel qu’un grand nombre de fidèles de l’Église de l’Orient choisirent la communion avec Rome.
Le siège de l’église chaldéenne fut transféré de Diyarbakır à Mossoul en 1830 avec l’élection au trône patriarcal du métropolite de Mossoul, Jean VIII Hormez, puis à Bagdad en 1950, sous Mar Joseph VII Ghanima.
Incontestablement majoritaires parmi 1 200 000 chrétiens irakiens estimés avant la première guerre du Golfe en 1991, les Chaldéens étaient 750 000 au dernier recensement en 1987, contre 300 000 Assyriens (Église de l’Orient et Ancienne Église de l’Orient). Toutes communautés confondues, les Irakiens chrétiens représentaient ainsi 8 % de la population du pays. En 2018 combien sont-ils ? Les informations recueillies par les correspondants de l’association MESOPOTAMIA confirment l’effondrement démographique dont parlent les communautés visitées. Il resterait bien moins de 400 000 Chaldéens en Irak répartis entre Bagdad, le Kurdistan, la plaine de Ninive et Bassorah. En fait, les calamités auxquelles les communautés chrétiennes ont dû faire face n’ont jamais cessé en Irak depuis son indépendance en 1933. Le début du XXIe siècle n’offrit aucun répit avec l’invasion américaine en 2003, le terrible embargo décrété par l’ONU et les violences et persécutions islamico-mafieuses qui ont ciblé les communautés chrétiennes depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
Aujourd’hui, l’Église Chaldéenne est constituée d’une importante diaspora éparpillée sur les cinq continents: aux États-Unis, en Europe, en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en ex-URSS : notamment en Russie (Moscou, Rostov sur le Don), Ukraine, Géorgie (Tbilissi), Arménie (Erevan).
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[1] Au XVIe siècle, l’Empire ottoman et la Perse.
[2] In « Histoire de l’Église de l’Orient », Raymond Le Coz, Cerf, septembre 1995, p. 328
Histoire de l’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad
L’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad a été inaugurée le 7 décembre 1969. À l’origine, il n’y avait sur ce terrain qu’une petite maison un peu éloignée de l’actuelle église. L’Église chaldéenne acheta ensuite le domaine sur lequel fut édifiée l’église Mar Guorguis.
L’église Mar Guorguis fut à son époque l’une des plus grandes églises de Bagdad. Elle est aujourd’hui encore considérée comme la plus dynamique des églises chaldéennes de Bagdad, avec de nombreuses activités religieuses, éducatives, festives, sociales, culturelles et sportives.
Description de l’église chaldéenne Mar Guorguis de Bagdad
L’église chaldéenne Mar Guorguis se trouve dans un domaine clos. Vu de l’extérieur c’est un édifice en briques de terre cuite et béton armé, en forme d’arche renversée avec une abside saillante encadrée par un mur d’appui. Quatre portes latérales et une dans l’axe de la nef permettent d’accéder à l’intérieur de l’église. Toutes les fenêtres sont ornées de vitraux. Un vitrail en rosace surmonte la façade de l’édifice dans l’axe du sanctuaire, au niveau de la tribune.
L’église chaldéenne Mar Guorguis est mononef, sans piliers centraux et coiffée d’une voûte en berceau cintré. Le sanctuaire, à peine surélevé, est totalement ouvert, sans porte ni chancel, surmonté d’une grande arche en arc brisé et polylobé dans un style relativement moderne, dont les piliers sont rehaussés de peintures du Christ (à droite) et de la Vierge à l’Enfant (à gauche). Le chœur est richement décoré. Le devant-d’autel est orné d’un tableau à mosaïque et matériaux mixtes : bois, pierre, céramique, peinture et feuille d’or. Les pupitres sont ornés de la même manière. Celui de gauche porte la mention arabe du « Notre Père ». Sur celui de droite est écrit « Je vous salue Marie ». L’abside en cul de four, couverte d’un parement de pierres et percée de deux niches, est surmontée d’un dôme à fenêtres à claire-voie et vitraux.
Une peinture à l’huile de l’artiste Wissam Murkos représentant Saint-Georges le martyr est encastrée dans le mur nord. Symétriquement, une autre œuvre qui représente le baptême du Christ est encastrée dans le mur sud.
À côté de l’église se trouve une grande salle des fêtes. Construite par le père Francis, elle fut inaugurée à la fin de l’année 1984.
Il y avait à côté de l’église une école privée nommée Al-Fares. Saisie par l’État, elle fut restituée à l’église chaldéenne après chute du régime baasiste en 2003. C’est une école primaire privée, mixte, nommée école de Vierge Marie.
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