Le mausolée yézidi de Babé Noé à Hatara
Le mausolée yézidi de Babé Noé à Hatara se situe à 36°39’52.85″N 43° 2’38.04″E et 386 mètres d’altitude dans la province de Ninive, tout près d’Alqosh, la grande cité chrétienne de la région.
Le village de Hatara fut le plus grand village de la région et en Irak et sans doute l’un des plus anciens. Un tell à Hatara témoigne de ces temps reculés de l’époque assyrienne et du passage d’Alexandre le Grand.
En 2014, avant daesh, il y avait 11 800 habitants à Hatara. Les dévastions commises par cette organisation islamiste obligèrent les yézidis à quitter leurs villages. 6 000 habitants ont émigré vers l’Europe. En 2018, il ne restait plus que 6000 habitants à Hatara.
Le mausolée de Babé Noé à Hatara est consacré à l’un des personnages les plus vénérés du yézidisme. Prophète de Dieu et sauveur de l’humanité, Noé occupe la deuxième place après Adam dans le panthéon yézidi.
À propos de cette notice
Le texte de cette notice a été établi par le Dr. Birgül Açıkyıldız-Şengül, historienne de l’art, spécialiste de patrimoine et culture yézidis. Attachée à l’Université de Paul Valéry Montpellier III et l’IFEA Istanbul comme chercheuse associée, le Dr. Birgül Açıkyıldız-Şengül est l’auteure d’une thèse de doctorat : « Patrimoine des Yezidis : Architecture et sculptures funéraires en Irak, en Turquie et en Arménie »présentée en 2006 à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne(département de l’art islamique et de l’archéologie). Cette thèse dresse un inventaire documenté de 88 monuments (sanctuaires, mausolées, baptistaires, oratoires, caravansérails, ponts et grottes) et de 60 sculptures funéraires (en forme de cheval, de bélier, de brebis et de lion) en Irak du nord, en Turquie et en Arménie. Thèse publiée par I.B.Tauris (Londres, New York), 2010. Ce texte est complété par les observations et interviews de l’équipe de Mesopotamia [Pascal Maguesyan, Shahad al Khouri, Sibylle Delaître (KTO)] avec le concours de Mero Khudeada.
Localisation
Le mausolée yézidi de Babé Noé à Hatara se situe à 36°39’52.85″N 43° 2’38.04″E et 386 mètres d’altitude.
À 5 kilomètres à l’est du barrage de Mossoul sur le Tigre, le village de Hatara se trouve à 15 km au sud de la grande cité chrétienne d’Alqosh, à 43 km au nord de Mossoul, et 50 km à l’ouest de Lalesh.
À propos des Yézidis d’Irak
Majoritairement implantés dans la région autonome du Kurdistan d’Irak et dans la plaine de Ninive, leur berceau géographique, les Yézidis sont également présents en Turquie, en Syrie et dans le Caucase, particulièrement en Arménie et en Géorgie. Généralement considérés comme des Kurdes non islamisés, ce qui est sans doute simpliste voire inexact si l’on se fie à leurs origines mythologiques, souvent diabolisés en raison de leur culte, les Yézidis constituent une communauté dont il est bien difficile d’estimer les sources historiques et le nombre.
Minorisés à l’extrême en Irak sous différents régimes, leur existence était presque niée. Avant 2003, Bagdad n’en comptait officiellement que quelques milliers alors qu’ils étaient plus vraisemblablement quelques centaines de milliers !
Les conditions d’une tentative de génocide étaient déjà réunies avant même que les djihadistes de daesh ne les massacrent et ne les enlèvent en août 2014 dans les montagnes du Sinjar de la province de Ninive.
Malgré la reprise de Sinjar en novembre 2015 par les forces irakiennes et par des groupes de résistants coalisés, une partie importante des 500 à 600 000 Yézidis irakiens reste encore déplacée.Les persécutions qu’ils ont subi leur font redouter l’avenir en dépitdes garanties constitutionnelles qui leurs ont été accordées en 2005.
Enracinement territorial du yézidisme
Le Yézidisme est né dans un territoire montagneux où ses habitants étaient protégés par ses hauteurs et ses cavernes. Considéré comme sacré par les Yézidis, ce territoire est globalement divisible en deux régions distinctes, à l’est et à l’ouest du Tigre le grand fleuve mésopotamien. À l’ouest Sindjar, sa ville, ses villages et son massif. À l’est le centre spirituel de Lalesh, auquel il convient d’ajouter les importants secteurs de Cheikhan, Bozan, Bashiqa et Bahzani. La très grande majorité de la population yézidie (clergé inclus) est originaire de ces régions, bien qu’il soitaussi possible de trouver des communautés yézidies éparpillées au-delà de ce territoire.
Des siècles durant, les Yézidis ont sauvegardé leurs coutumes et traditions dans ce pays, ce terroir. Cette survivance a été cruellement remise en cause à l’ouest du Tigre dans la région de Sindjar, par l’offensive dévastatrice de daesh en août 2014. Le niveau des destructions et la gravité des crimes génocidaires commis ont fragilisé à l’extrême les communautés yézidies des monts Sindjar qui formaient autrefois la très grande majorité de la population yézidie irakienne.
Territoire, histoire et patrimoine
C’est sur ce territoire, de part et d’autre du Tigre, que les Yézidis ont su préserver et développer les spécificités architecturales de leurs édifices religieux qui constituent les principaux lieux de culte des fidèles yézidis.
Ces édifices sont pour la plupart dédiés aux premiers disciples du réformateur du yézidisme au XIIesiècle, Cheikh ‘Adî, les membres de la famille de Chamsani, et à des familles comme Hasan Maman, Memê Rech et Cerwan, ainsi que les premiers chefs religieux de la communauté, descendants de Cheikh ‘Adî (les membres de la famille Adani) et quelques mystiques soufis importants qui ont influencé l’enseignement de Cheikh’ Adî, à savoir, Abd al-Qadîr al-Jilani, al-Hallaj et Qedib al-Ban (Qadî Bilban).
Il ne faudrait pourtant pas en conclure que le yézidisme est une religion d’origine médiévale. La rareté des sources théologiques et historiques disponibles est en effet compensée par une tradition et une mythologie anciennes, omniprésentes et évolutives. Ainsi, les yézidis voient en Noé l’un de leurs plus anciens et de leurs plus illustres patriarches. Ils soutiennent même qu’il vécut en Mésopotamie irakienne, à Aïn Sifni (Cheikhan), où il construisit son arche. Des historiens yézidis soutiennent que « la religion yézidie est très ancienne. Elle remonte à 3500 ans avant Jésus-Christ[1] ».
Les Yézidis disposent de lieux de culte et de prières assez hétéroclites, tels que des cimetières, des mausolées (mazar)dont certains plus importants que d’autres (khas/ mêr),des oratoires de feu (nîshan), la maison d’un Cheikhou d’un Pîr, un arbre, un buisson, une forêt d’oliviers, un pont, une arche, une grotte, une pierre sacrée (kevir),une source (…). Ces monuments, cesstructures et ces sites, dédiés aux « saints » yézidis, constituent une partie importante de l’environnement culturel des zones yézidies et sont des signes matériels tangibles du système général de la spiritualité yézidie.
Il existe cependant un lieu fondamental vers lequel se tournent tous les Yézidis, y compris ceux de la diaspora, c’est la vallée de Lalesh au Kurdistan irakien. C’est l’endroit le plus sacré du yézidisme. C’est là que se trouve le sanctuaire de Cheikh ‘Adî, le grand réformateur du yézidisme au XIIesiècle. Cette vallée, ses mausolées et son environnement sont le centre de gravité de la vie mystique yézidie.
Les édifices yézidis ont été construits à différentes époques. Le manque d’inscriptions et de sources historiques rend difficile leur datation avec précision. La mauvaise qualité de certaines restaurations récentes ajoute à la complexité de l’analyse. D’autre part, il ne semble pas exister de styles architecturaux qui distingueraient différentes périodes de l’histoire yézidie et qui pourraient aider à dater ces édifices. Par ailleurs, le même style, dérivé d’un modèle particulier, a été utilisé à plusieurs reprises au cours des siècles et est toujours en vogue.
[1]Chamo Kassem, inspecteur des écoles yézidies, spécialiste de la religion et de l’histoire yézidie, responsable culture et médias au Centre Culturel et Social de Lalesh à Duhok.
Fragments de spiritualité et de théologie yézidies
Le yézidisme est une religion de tradition et de transmission orale, simple et complexe à la fois. Simple parce qu’il n’est pas réglé par une liturgie et des dogmes contraignants. Complexe parce qu’il n’existe pas de grand livre théologique fondamental, comme il existe la Torah, les Évangiles ou le Coran. Les Yézidis possèdent deux livres sacrés : le livre de la révélation « Kitêb-i Cilvê », et le livre noir « Mishefa Reş».
Le yézidisme est une religion strictement communautaire (nationale). On naît yézidi, on ne le devient pas. Il n’y a donc ni évangélisation, ni inculturation, ni prosélytisme. Ceci étant, le yézidisme n’est pas sectaire. Bien au contraire, l’altruisme est une vertu cardinale, un fondement spirituel et théologique. Tout chercheur qui voudrait ainsi étudier le yézidisme serait accueilli avec bienveillance par cette communauté et son clergé[1].
Le yézidisme est monothéiste. Dieu est unique. Il est le créateur du cosmos et de la vie. Le yézidisme nourrit en cela la même croyance que les 3 religions du Livre : le judaïsme, le christianisme, l’islam. Et même le zoroastrisme[2].
Dieu est lumière. Il est tel le soleil qui rayonne sur la Terre. C’est pourquoi les yézidis prient systématiquement face au soleil. En cela, le yézidisme est comparable au zoroastrisme mésopotamien et persan.
Dieu est bon, infiniment bon. C’est pourquoi les yézidis cultivent l’altruisme et prient systématiquement d’abord pour le monde et ensuite pour eux-mêmes.
Dieu est en tout et partout. Le yézidisme fait corps et esprit avec l’ensemble de la Création :cosmique, humaine, animale, végétale, et minérale. C’est pourquoi les yézidis sacralisent les oliviers dont l’huile est nécessaire pour le feu sacré. De même, l’ange paon (tawus melek)est le plus important des 7 anges (melek)qui représentent Dieu sur terre.
Le yézidisme croit au jugement des âmes et au jugement dernier. Il se distingue toutefois du christianisme par sa croyance en la réincarnation. Les défunts sont mis en terre. Les âmes sont jugées, selon le bien accompli et le mal commis. Les âmes pures peuvent devenir des êtres de lumière. Les âmes impures peuvent se réincarner sous des formes humaines ou animales dépréciées ou belliqueuses.
[1]« Jean-Paul Roux, décédé en juin 2009, ancien chercheur au CNRS et titulaire de la section d’art islamique à l’École du Louvre, considérait le yézidisme comme ‘’une religion à part, syncrétisme évident de traditions populaires et de réminiscences de dogmes des grandes religions’’ ». La croix, Claire Lesegretain, 26 avril 2010.
[2]Né en perse, fondé par Zarathoustra (Zoroastre), au Iermillénaire avant J.C., le zoroastrisme est monothéiste et reconnait en Ahura Mazdâ le Dieu unique. Le zoroastrisme constitue en cela une réforme fondamentale par rapport au mazdéisme dont il s’inspire. Le mazdéisme, polythéiste, considère Ahura Mazdâ, comme le dieu principal mais pas le Dieu unique. Cette religion persane se répandit jusqu’en Inde par l’intermédiaire du védisme.
Pratiques cultuelles yézidies
Les pratiques cultuelles yézidies ne semblent pas réglées par une « liturgie » stricte, mais par un ensemble de rites traditionnels et de pratiques votives transmises oralement de génération en génération
Les Yézidis prient en général individuellement, et se réunissent aussi en communautés devant leurs temples et sanctuaires pour écouter les qawals, tout à la fois musiciens, chantres et gardiens du culte yézidi, dont le savoir et les pratiques se transmettent de père en fils.
La prière quotidienne, toujours tournée vers le soleil, lumière de Dieu (Khoda), n’est pas une obligation et n’est pas non plus un signe pour être un « bon Yézidi ». Cependant, les personnes pieuses et âgées prient régulièrement, jusqu’à 5 fois par jour.
Embrasser les lieux saints et les mains des figures pieuses, offrir des cadeaux aux religieux, sacrifier des animaux, nouer et dénouer des étoffes sur des arbres à vœux, sont des signes de respect et de dévotion.
De tous les jours de la semaine, le mercredi est le plus important. Il est comme le dimanche pour les Chrétiens, le samedi pour les juifs ou le vendredi pour les musulmans. C’est le mercredi que sont organisées les grandes célébrations hebdomadaires au cours desquels les religieux yézidis allument le feu sacré dans les mausolées.
4 grandes fêtes annuelles rythment le calendrier religieux yézidi. La première est celle du Nouvel An (ser sal) le premier mercredi du mois d’avril. Cette fête symbolise la création de la vie à partir du chaos initial et la venue de Tawus melek. À cette occasion, les œufs, symbole de la terre originelle et sans vie, sont bouillis et teintés. Certains de ces œufs sont écrasés au dessus des portes des maisons et des mausolées en y joignant des petites fleurs rouges.
Une autre grande fête annuelle est celle du Printemps (towaf), dont la date est mobile entre le 12 et le 20 avril. Enfin, le pèlerinage sur la tombe de Cheikh Adî, au sanctuaire de Lalesh(djamaiya) a lieu le 6 octobre.
Le mausolée à dôme conique : une architecture yézidie typique
Le mausolée à dôme conique et à rayons est un monument emblématique de l’art sacré yézidi. D’une grande sobriété architecturale et ornementale, ce type d’édifice est fondé sur une structure cubique qui contient la sépulture ou le cénotaphe, couverte par une dalle que porte un tambour au dessus duquel se dresse un dôme conique à multiples arêtes. Cette voûte symbolise les rayons du soleil qui illuminent la terre et l’humanité.
La pointe de ce dôme est systématiquement rehaussée d’une flèche de bronze, formée d’une ou plusieurs boules, surmontée d’un anneau, d’un croissant de lune, d’un astre voire d’une main, où sont nouées des étoffes de couleurs. La flèche représenterait le monde cosmique, les planètes, le soleil et les étoiles créés par Dieu. Les étoffes de couleur figureraient celles de l’arc en ciel[1].
L’intérieur d’un mausolée yézidi est souvent constitué d’une chambre séparée où repose un sarcophage recouvert de soieries. On peut aussi y trouver une ou plusieurs niches percées dans le mur pour y brûler l’encens et allumer le feu sacré. On y trouve également souvent des étoffes nouées par les pèlerins pour formuler leurs vœux.
L’espace sacré de tout mausolée yézidi inclut la dalle qui le précède ou qui l’entoure. C’est pourquoi tout visiteur et tout pèlerin doit y être déchaussé.
[1]Cette interprétation peut varier d’une communauté à l’autre.
Histoire et démographie yézidie de Hatara
À la chute du régime de Saddam Hussein, en 2003, « la situation des yézidis était très bonne[1] ». Les yézidis de Hatara comme tous ceux d’Irak commencèrent à goûter aux fruits de la liberté et de la prospérité. Un avenir semblait possible. L’arrivée de daesh constitua non seulement « un choc psychologique », mais aussi « un choc de civilisation ».Un fléau nouveau est arrivé. « Daesh représente la chute de l’être humain[2] ».
Le village de Hatara fut le plus grand village de la région et sans doute l’un des plus anciens en Irak. Un tell à Hatara témoigne de ces temps reculés de l’époque assyrienne et du passage d’Alexandre le Grand.
En 2014, avant daesh, il y avait 11 800 habitants à Hatara. Les dévastions commises par cette organisation islamiste obligèrent les yézidis à quitter leurs villages. 6000 habitants ont émigré vers l’Europe. En 2018, il ne restait plus que 6000 habitants à Hatara.
[1]Source : Ranem Chamo Darwich, responsable du centre culturel et social yézidi de Lalesh à Hatara, interviewé le 6 Juin 2018 devant le mausolée de Babé Noé par l’équipe de l’association Mesopotamia (Pascal Maguesyan, Sibylle Delaitre -KTO-, Shahad al Khouri, Mero Khudeada).
Témoignage : Ranem Chamo Darwich de Hatara
« Jamais dans l’histoire yézidie, il n’y eût une telle catastrophe humanitaire. Même à l’époque ottomane et notamment au XVIIesiècle lorsque la situation fut difficile à Hatara, mais aussi en 1792 et en 1837, les yézidis restèrent attachés à leur terre. En 1846, un génocide fut commis contre les Yézidis. Un cimetière yézidi, au nord-ouest de Hatara en porte le souvenir. Mais le génocide contre les yézidis en 2014 est différent. Dans ce siècle de prospérité, avec ce niveau de développement, comment peut-on traiter les gens comme cela ? Où sont les droits de l’homme ? C’est insupportable. Les gens partent parce que l’être humain n’accepte plus cela. [1]»
[1]Témoignage de Ranem Chamo Darwich, responsable du centre culturel et social yézidi de Lalesh à Hatara, interviewé le 6 Juin 2018 devant le mausolée de Babé Noé par l’équipe de l’association Mesopotamia (Pascal Maguesyan, Sibylle Delaitre -KTO-, Shahad al Khouri, Mero Khudeada).
Le mausolée yézidi de Babé Noé à Hatara : symbolisme et description
Ce mausolée est consacré à un des personnages les plus vénérés du yézidisme. Noé est non seulement un prophète majeur pour les 3 religions du Livre (judaïsme, christianisme, islam), mais il l’est aussi dans la tradition yézidie.
Prophète de Dieu et sauveur de l’humanité, Noé est un prophète de lumière qui honore la lumière : « Tout être qui ce qui émet de la lumière peut être considéré comme yézidi[1]. »Dans le panthéon yézidi Noé occupe la deuxième place après Adam.
Dans la tradition yézidie, Noé vécut en Mésopotamie irakienne à Aïn Sifni (Cheikhan) où il construisit son arche. Pendant le Déluge, le bois de la coque fut percé par un rocher. Un trou se forma, l’eau commença à pénétrer et menaça de faire couler le navire. C’est alors qu’un serpent noir s’enroula et colmata le trou, sauvant ainsi ses occupants et la nouvelle humanité. C’est pourquoi les Yézidis honorent depuis toujours le serpent noir, pour son dévouement et sa sagesse. Le serpent noir est donc un animal très important dans la mythologie yézidie et se trouve souvent représenté sur les monuments.
Le mausolée yézidi de Babé Noé à Hatara est un monument surprenant. Il se dresse au sommet d’une colline, sur un domaine clos par un portail de fer orné d’une représentation ferronée et peinte de l’arche de Noé.
Le plan au sol de l’édifice est carré[2]. Bâti en pierres de taille, on peut apercevoir les matériaux employés sur le dôme conique à 28 arêtes qui émerge de la base du mausolée. Au sommet de ce dôme pointe une flèche formée de deux boules et d’un croissant de lune, où sont noués des étoffes.
Le mur de façade du premier niveau du mausolée est recouvert de carreaux de céramique. Cette rénovation est relativement récente. Plus surprenant, juste au dessus de la porte d’entrée, on peut apercevoir une fresque en carreaux de céramique représentant des voiliers voguant sur l’océan avec sur la partie supérieur droite des caractères chinois. En réalité, ces carreaux ont été tout simplement achetés et ne constituent une œuvre réalisée pour le mausolée.
Tout autour de l’édifice une galerie ouverte en béton armé a été construite récemment. L’ensemble de ces matériaux et techniques font de ce mausolée un édifice assez hétéroclite.
[1]Source : Khoadja Khodéda Ali, religieux yézidi de Hatara, interviewé le 6 Juin 2018 devant le mausolée de Babé Noé à Hatara par l’équipe de l’association Mesopotamia (Pascal Maguesyan, Sibylle Delaitre -KTO-, Shahad al Khouri, Mero Khudeada).
La galerie du monument
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