La cathédrale Saint-Joseph et Sainte-Thérèse de Bagdad
La cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se situe à 33°18’34.0″N 44°26’05.0″E et 38 mètres d’altitude, sur la rive orientale du Tigre.
La cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a été construite en 1984. À l’origine, c’était une grande salle dans un ensemble de bâtiments dédiés aux activités culturelles de l’Église, connu sous le nom de Centre Culturel Chrétien et créé par les Pères Carmes.
Le domaine sur lequel est édifié la cathédrale comprend un grand jardin, au milieu duquel a été reconstitué une grotte de prière dédiée à la Vierge Marie ainsi qu’un espace de jeux pour les enfants.
À côté de la cathédrale, à droite, se trouve une maison de retraite, la Maison de la Providence. À gauche de l’église se trouve une salle des fêtes religieuses et sociales, la Salle Saint Joseph, créée et inaugurée à l’époque de l’archevêque latin Paul Dahdah en 1998.
Malgré le petit nombre de baptisés de l’Église latine, des activités culturelles et catéchétiques variées sont proposées pour tous les âges.
Photo : Cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de Bagdad. Avril 2018. © Laith Basil Nalbandian / MESOPOTAMIA
Localisation
La cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se situe à Bagdad à 33°18’34.0″N 44°26’05.0″E et 38 mètres d’altitude, sur la rive orientale du Tigre, dans le quartier hay al Wahda, rue 42.
Bref aperçu démographique des Chrétiens en Irak
Si les Chrétiens de rite latin ne constituent qu’une petite partie des Chrétiens d’Irak (plus que 1000 baptisés en 2012 contre 3500 en 1990 et 2500 en 2006)[1], ils sont toutefois en étroite communion avec les fidèles catholiques des autres confessions chaldéenne, syriaque-catholique, arménienne et grecque-catholique. Incontestablement majoritaires au sein des Chrétiens d’Irak, les Chaldéens étaient 750 000 au dernier recensement en 1987, contre 300 000 Assyriens (Église de l’Orient et Ancienne Église de l’Orient). Toutes communautés confondues, les Irakiens chrétiens représentaient ainsi 8 % de la population du pays. En 2018 combien sont-ils ? Les informations recueillies par les correspondants de l’association MESOPOTAMIA confirment l’effondrement démographique dont parlent les communautés visitées. Il resterait bien moins de 400 000 Chaldéens en Irak répartis entre Bagdad, le Kurdistan, la plaine de Ninive et Bassorah. Les calamités auxquelles les communautés chrétiennes ont dû faire face n’ont jamais cessé en Irak depuis son indépendance en 1933. Le début du XXIe siècle n’offrit aucun répit avec l’invasion américaine en 2003, le terrible embargo décrété par l’ONU et les violences et persécutions islamico-mafieuses qui ont ciblé les communautés chrétiennes depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
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[1] Source http://boowiki.info/art/dioceses-catholiques-en-irak/archidiocese-de-bagdad.html#Cronotassi_dei_vescovi
Origines de la présence latine à Bagdad
Dès 1235, un des compagnons de Saint Dominique, le Frère Guillaume de Montferrat fut envoyé en Orient par le pape Grégoire IX. Arrivé en Mésopotamie en 1237, on dit qu’il se rendit à Bagdad à la cour du calife.
C’est le 6 septembre 1632 que fut créé le diocèse de Bagdad de l’Église latine, à une époque où la Perse dominait la région et où l’exercice du pouvoir temporel et spirituel était à Ispahan. Dans cette cité impériale perse les puissances européennes et le Saint Siège développèrent leurs activités diplomatiques et religieuses sous le contrôle des souverains perses et notamment pendant le règne de Shah Abbas Ier (1587 – 1629). Le premier évêque nommé pour Ispahan, Jean Thaddée, se vit adjoindre un coadjuteur pour Bagdad, le Carme espagnol, Timoteo Perez Vargas, « mais ni l’un ni l’autre ne parvinrent à gagner leur siège épiscopal respectif [1]». Le premier évêque latin qui parvint effectivement à Bagdad fut le Carme Bernard de Sainte-Thérèse (Jean Duval). Il y célébra la messe en 1642 avant de retourner en France. Le XVIIe siècle marqua ainsi l’ouverture des missions latines en Mésopotamie irakienne. Les Frères Capucins ouvrirent leur première maison à Mossoul en 1636 et déployèrent également leurs activités missionnaires à Bagdad aux XVIIe et XVIIIe siècle.
Il fallut attendre le 21 décembre 1743 avec la consécration épiscopale du Carme Emmanuel de Saint-Albert (Jean-Claude Ballyet, dit Dom Emmanuel Ballyet de Saint-Albert de Saint-Antoine, 1702-1773) sur le siège de Babylone, pour que soit effectivement installé un évêque latin à Bagdad. Pro-vicaire de Bagdad depuis 1728, il fut aussi nommé en 1741 Consul de France à Bagdad avant d’être sacré évêque. Il édifia notamment un hospice, une école et sa résidence épiscopale. Il mourut de la peste à Bagdad en 1773.
En 1820 le français Pierre-Alexandre Coupperie (1770 – 1831) fut nommé évêque latin de Babylone. Il eût un rôle fondamental pour soutenir l’union de l’Église chaldéenne avec Rome. Nommé également consul de France à Bagdad en 1823, il entretint une abondante correspondance diplomatique et religieuse. Disparu en 1831, il laissa le souvenir d’un prélat admirable et d’un homme attentif aux plus démunis pendant les périodes de famine et de peste : « un saint homme » comme se plait à le souligner l’actuel archevêque latin de Bagdad depuis novembre 2000, le Carme libanais Jean-Benjamin Sleiman.
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[1] In « L’Église en Irak. Les Chrétiens ont-ils un avenir en Irak ? Sera-ce un avenir de paix ? », Fernando Filoni, préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples. Ancien nonce apostolique en Irak. Revue Perspectives & Réflexions, n°6 – 2018, édité par l’Œuvre d’Orient, Novembre 2018, p. 99
Histoire de la cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Bagdad
La cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a été construite en 1984. À son inauguration elle était nommée cathédrale Saint Joseph comme l’ancienne cathédrale latine du vieux quartier chrétien de Chorjah, à Aqued el Nassara (voir notice). Le patronage de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a été ajouté plus tardivement.
À l’origine, la cathédrale était une grande salle dans un ensemble de bâtiments dédiés aux activités culturelles de l’Église, connu sous le nom de Centre Culturel Chrétien et créé par les Pères Carmes. La salle a été transformée en église à l’époque de Monseigneur Ernest-Marie de Jésus-Hostie Charles Albert Nyary, à l’initiative du père dominicain Abd Al-Salam Helwa.
En 2004 l’intérieur de l’église a été rénové.
Malgré le petit nombre de baptisés de l’Église latine, des activités culturelles et catéchétiques variées sont proposées pour tous les âges.
Description de la cathédrale latine Saint Joseph et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Bagdad
L’aménagement intérieur de la cathédrale est lié à l’importante rénovation de 2004. Le sol est carrelé. Les murs et le plafond sont peints en blanc. C’est un édifice à trois nefs. Au dessus de l’entrée, dans l’axe du chœur, une large tribune occupe toute la largeur de la nef centrale. Le chœur de l’église, surélevé de trois marches par rapport à la nef, est couvert du même marbre gris-vert sombre qui habille le maître-autel. Au dessus de celui-ci, se trouve une coupolette à luminaire. Un modeste tabernacle est encastré dans le mur d’abside concave rehaussé d’un carrelé beige. Au dessus se dresse une grande croix latine en bois vernis. Deux statues, une de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et la seconde de Saint Joseph trônent, à droite et à gauche, derrière l’autel. De larges arcs déprimés à piliers rectangulaires séparent la nef centrale des bas-côtés. Un chemin de croix cerne la nef. De toutes parts des fenêtres basses et hautes laissent entrer une lumière naturelle abondante que complète une double rangée de grands lustres.
Autour de la cathédrale : Le domaine sur lequel est édifié la cathédrale comprend un grand jardin, au milieu duquel a été reconstitué une grotte de prière dédiée à la Vierge Marie ainsi qu’un espace de jeux pour les enfants.
À côté de la cathédrale, à droite, se trouve une maison de retraite, la Maison de la Providence. À gauche de l’église se trouve une salle des fêtes religieuses et sociales, la Salle Saint Joseph, créée et inaugurée à l’époque de l’archevêque latin Paul Dahdah en 1998.
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