Alqosh est considérée comme l’un des plus anciens villages chrétiens du nord de l’Irak, qui connut un début d’évangélisation précoce, peut-être dès le 1^er siècle grâce à l’apôtre Thomas, notamment auprès des communautés juives locales.

L’église Mar Guorguis, martyr vers 290, est l’une des plus anciennes de la cité d’Alqosh, sinon la plus ancienne. L’église qui appartenait autrefois à l’église église de l’Orient, passa à l’église chaldéenne après sa constitution en 1553.

L’histoire chrétienne d’Aqosh est marquée par une succession de pillages et de massacres successifs (Mongols, Turcomans, Persans, Kurdes) qui y ont été commis au long des siècles, notamment aux XVI^e, XVIII^e, XIX^e. La peste y a tué 700 personnes en 1828. En 1832, le supérieur du couvent de Rabban Hormizd, le père Gabriel Dambo, y fut assassiné. La famine fit des ravages en 1879.

Parallèlement, Alqosh  ne cessa jamais de rayonner, non seulement du fait de la présence des monastères de Rabban Hormizd et de Notre-Dame des Moissons, mais aussi en raison de l’importance de ses écoles de copistes, de calligraphes et de poètes qui formèrent des générations de moines, d’enlumineurs et d’écrivains, et qui favorisèrent la publication d’innombrables manuscrits. A cet égard la famille Homo fut aux XVIII^e et XIX^e siècles l’une des plus grandes familles de copistes d’Alqosh.

Considérée comme la plus ancienne d’Alqosh, l’église Mar Guorguis est ceinte d’un haut mur, presque une muraille, sans doute construit dans un souci de protection contre les attaques récurrentes. Passé le porche d’entrée, on pénètre dans une grande cour intérieure, au fond de laquelle, de part et d’autre d’un autel marial, utilisé sans doute pendant la période estivale, se trouvent les tombes de prêtes et serviteurs de l’église Mar Guorguis. Ces tombes sont gravées d’épitaphes en syriaque, en arabe et en français, témoignant ainsi de la présence missionnaire française à Alqosh aux XIX^e et XX ^e siècles.

À gauche de la cour, on accède à l’église principale Mar Guorguis, tandis qu’une seconde église se trouve à droite de la cour.

Restaurée en 1681, l’église Mar Guorguis a été démolie et reconstruite en 1906. Avant cette dernière reconstruction, il est dit que l’on trouva au dessus de la porte de l’autel un cartouche portant l’inscription « reliques de Saint Georges, le martyr », mais aussi dans la maçonnerie deux pierres superposées sculptées de croix, qui, une fois séparées, révélèrent des traces de sang, attribuées également à Saint Georges, le martyr (290).  La tradition locale est encore de nos jours préservée. Les épitaphes en lettre de rouge dans la maçonnerie de marbre à gauche de la porte royale qui conduit au maître-autel, signalent la présence des  reliques du Saint Georges.

L’église Mar Guorguis est un bel édifice classique à trois nefs, portée dans son axe central par trois paires de piliers de marbre, qui supportent une voute en berceau. La porte royale en arc plein cintre est complétée de 2 portes latérales plus étroites qui conduisent aux autels latéraux dédiés respectivement à Marie et à Joseph. Le maître-autel de marbre et les autels latéraux sont adossés au mur oriental de l’édifice, dans le respect de la tradition originelle de l’Eglise de l’Orient.

La fête de Saint Georges est une fête mobile.