L’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour (Mariam Adra Hafita Al Zorova)

L’église de la Vierge-Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour se situe à  37°04’27.7″N 42°22’33.3″E et 344 mètres d’altitude, à l’extrémité nord-ouest de l’Irak.

 

La présence chrétienne à Feshkhabour est très ancienne. L’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire de Feshkhabour eût lieu le 11 juillet 1915. 937 martyrs y furent exterminés par des escadrons de la mort de la tribu kurde Artouche, dont les crimes furent commis et couverts sur ordre du vali de Diyarbakır Rechid Bey. À Feshkhabour cette histoire imprègne encore profondément les mémoires.

En février 2018, 130 familles chaldéennes vivaient à Feshkhabour. L’église Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour a été construite en 1861. Elle a été restaurée en 2005-2007. Au cours des travaux de restauration une église primitive située au nord sous le parvis, a été découverte. Son style et les objets en céramiques retrouvés permirent de la dater du VIIe siècle.


Photo : L’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour. Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

Plan monument

Localisation

L’église Sainte-Marie Protectrice des Semences[1] de Feshkhabour[2] se situe à  37°04’27.7″N 42°22’33.3″E et 344 mètres d’altitude. Feshkhabour se trouve à l’extrémité nord-ouest de l’Irak, dans le district de Zakho du gouvernorat de Dehok-Nouhadra de la région autonome du Kurdistan d’Irak.

La confluence du Khabour et du Tigre, à 4 km au nord de Feshkhabour, est une frontière naturelle entre l’Irak et la Syrie. Face à Feshkhabour l’irakienne, de l’autre du fleuve se trouve Khanik la syrienne.

Feshkhabour est également située à 5 km du point de convergence des trois frontières, syrienne, turc et irakienne. Néanmoins le point de passage frontalier Ibrahim Khalil avec la Turquie est situé à 22  km à l’est de Feshkhabour.

Bercée par les eaux du Tigre et du Khabour où des communautés humaines se sont établies depuis l’Antiquité, pour y développer l’agriculture, Feshkhabour occupe une position géographique, historique et stratégique primordiale.

[1] Cette église est également nommée Notre-Dame des Semences ou encore Notre-Dame des Moissons

[2] Feshkhabour, ou Fēškābūr. Sa forme ancienne syriaque est Pēšābūr.

L’église Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour se situe sur le Khabour, un affluent du Tigre, à la frontière syrienne. En face, se trouve le village syrien de Khanik
Février 2008 © Pascal Maguesyan
Le Khabour, un affluent du Tigre, à la frontière syrienne. En face, se trouve le village syrien de Khanik
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

Fragments d’une histoire chrétienne

La présence chrétienne à Feshkhabour est très ancienne. Elle est même signalée dans la Chronique de Seert par une histoire probablement du VIIe siècle au temps de l’évêque Ezékiel[1].

L’histoire paléochrétienne de Feshkhabour est sans doute comparable à celle des autres villages de la région. Une présence confessionnelle juive préexistante. Une évangélisation précoce sous l’impulsion des apôtres Thomas, Addaï (possiblement l’apôtre Thaddée également nommé Jude dans les Évangiles) et Mari. Un IVe siècle riche de vocations et peuplé de récits de martyrs persécutés par le perse Shapur II. Et tout au long de cette période paléochrétienne le développement d’ermitages et de sanctuaires primitifs sur les lieux mêmes où furent érigés progressivement églises et monastères. C’est ainsi que naquit et grandit l’Église apostolique assyrienne de l’Orient, dite Église de l’Orient.

Au long des siècles et jusqu’au déclin de l’Empire ottoman, les vallées et montagnes qui longent cette partie de la Mésopotamie furent un lieu d’épanouissement et de refuge de l’Église de l’Orient de part et d’autre de l’actuelle frontière turco-irakienne, cependant qu’y fleurirent dès le XVIIe siècle et plus encore à partir du XVIIIe les missions catholiques, après le schisme qui se produisit au XVIe siècle au sein de l’Église de l’Orient et qui donna naissance à l’Église chaldéenne (catholique, unie à Rome), devenue majoritaire en Mésopotamie irakienne. Feshkhabour passa aussi à l’église chaldéenne, plus tardivement, au XIXe.

Cet univers communautaire et confessionnel s’effondra à la fin XIXe et au début du XXe siècle avec la multiplication des razzias commises par les tribus kurdes contre les villages chrétiens, le génocide des Arméniens et des Assyro-Chaldéo-Syriaques de l’Empire ottoman en 1915-1918, puis le démembrement de l’Empire.

[1] In « Assyrie Chrétienne », Jean-Maurice Fiey, vol.II, 1965, p.697

Un fidèle chaldéen dans l’église Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2008 © Pascal Maguesyan

Feshkhabour, 1915

L’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire de Feshkhabour eût lieu le 11 juillet 1915. 937 martyrs y furent exterminés par des escadrons de la mort de la tribu kurde Artouche, dont les crimes furent commis et couverts sur ordre du vali de Diyarbakır, Rechid Bey. À Feshkhabour cette histoire imprègne encore profondément les mémoires : « vous connaissez le génocide arménien ? Il  est arrivé jusqu’ici. Le pacha avait promis la sécurité ! Il a d’abord pris toutes les armes. Il a fait tuer les enfants. Les filles ont été prises pour les soumettre à l’islam (dans le village voisin, de l’autre côté du Khabour)… Nous nous souvenons et nous souviendrons de cela, parce que c’était quelque chose de collectif et pas un accident individuel[1] ». Ceux qui ne furent pas exterminés à Feshkhabour prirent la route de l’exode. Ce récit a été confirmé par les témoins et voyageurs de l’époque et notamment par le père dominicain Jacques Rhétoré : « le fils de Mesttô [Mohamed-Agha Artouchi] Naïf, « comme un boucher » traversa le Tigre et attaqua Peychabour (Feshkhabour) à l’épée. Le maire de cet important village de mille deux cents habitants Yaco, et le P. Thomas [Chérine] sont égorgés par le fils de Mesttô ; neuf cents habitants sont massacrés ; les trois cents restants fuient vers Mar Yaco, Alcoche et Mossoul, certains chez les kurdes Silopi.[2] »

[1] Propos de Faès Gorgis, habitant et historien de Feshkhabour, février 2008, in « Chrétiens d’Orient, ombres et lumières », Pascal Maguesyan, Éditions Thaddée, Janvier 2014, p.279-280

[2] In « Les chrétiens aux bêtes », Jacques Rhétoré, p.321. Étude et présentation par Joseph Alichoran. Éditions du cerf (histoire), 2005.

Reliquaire contenant des ossements des martyrs de 1915, dans l’église Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2008 © Pascal Maguesyan

Feshkhabour, 1933

À l’issue de la première guerre mondiale, les Chrétiens Assyriens du Hakkari (Turquie) qui survécurent au génocide des Arméniens et des Assyro-Chaldéo-Syriaques de l’Empire ottoman et qui trouvèrent refuge en Mésopotamie irakienne sous mandat britannique, constituèrent des unités combattantes, les Assyrian Levies, qui participèrent au maintien de l’ordre espérant ainsi d’obtenir des compensations politiques favorables pour la nation assyro-chaldéenne. « Au lieu d’un État, le traité mort-né de Sèvres du 10 août 1920, signé entre la Turquie et les puissances alliées et associées, n’accorde aux Assyro-chaldéens que des garanties et une protection dans le cadre d’un futur Kurdistan autonome. Le traité resta lettre morte ».[1]  Ne pouvant compter que sur eux-mêmes, 6500 Assyriens commandés par le général Agha Petros tentèrent une reconquête du Hakkari en octobre 1920 qui se mua en une expédition punitive sans issue. En 1923, le traité de Lausanne mit un terme aux illusions autonomistes des Assyriens et des Arméniens, interdisant simultanément toute perspective de retour. Lorsque arriva la fin du mandat britannique et l’indépendance de l’Irak le 3 octobre 1932, les autorités irakiennes voulurent disperser les Assyro-chaldéens. Les Assyriens refusèrent et entrèrent en résistance. Un millier d’entre eux prit les armes et se rendit en Syrie sous mandat français, en passant par Feshkhabour en juillet 1933, dans l’espoir de négocier une installation collective et durable de leur communauté. Revenant début août en Irak par ce même village de Feshkhabour pour retourner chercher leurs familles, les combattants assyriens furent mitraillés par les troupes du roi Fayçal, mais parvinrent à mettre en déroute les forces irakiennes. Après un tel affront, les troupes irakiennes se vengèrent contre les villageois assyro-chaldéens de Semmel, tout près de Dehok. Le massacre commença le 8 août 1933 avec la participation de tribus kurdes. Trois mille hommes, femmes et enfants y furent exterminés jusqu’au 11 août. « Les officiers et soldats arabes auteurs de ces crimes obtinrent une année d’avancement et reçurent un accueil triomphal à Mossoul et à Bagdad ; leur chef, le colonel kurde Baker Sedqi, fut promu général.»[2]

[1] In « Du génocide à la diaspora : les assyro-chaldéens au XXe siècle », Joseph Alichoran, Article publié par la revue Istina, 1994, N°4, Octobre-décembre, p.24

[2] In « Du génocide à la diaspora : les assyro-chaldéens au XXe siècle », Joseph Alichoran, Article publié par la revue Istina, 1994, N°4, Octobre-décembre, p.29

Vue sur le Khabour et la frontière irako- syrienne, depuis l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

Feshkhabour, 1961 – 2018

Le reste du XXe siècle n’offrit aucun répit. Entre 1961 et 1991, des combats et bombardements répétitifs eurent lieu entre les séparatistes kurdes et le régime de Bagdad, entrainant des déplacements de populations incessants, allant des villages vers les grandes villes et inversement, ce qui incluait évidemment les localités et communautés chrétiennes, avec des conséquences très lourdes sur le patrimoine chrétien. Des dizaines de villages chrétiens aux frontières de la Syrie, de la Turquie et de l’Iran ont été bombardés et rasés. « Des églises très anciennes, certaines de plus de dix siècles, ont été détruites[1]». Dans le gouvernorat de Dehok-Nouhadra, dans lequel se trouve Feshkhabour, « si cent églises ont été dynamitées (le chiffre réel est bien plus élevé) au moins deux-cents inscriptions ont sans doute été détruites[2] ». Certes daesh n’a pas atteint le Kurdistan d’Irak, mais « le bilan des années Saddam est terrible pour la communauté chrétienne du Kurdistan. Le soi-disant protecteur des chrétiens de Bagdad et Basra a anéanti la communauté chrétienne du Kurdistan. Des dizaines d’églises très anciennes, de rares témoins des origines du christianisme, ont été détruites.[3] ».

Dans la seconde moitié des années 1990, après la guerre du Golfe et l’émergence progressive d’un Kurdistan autonome, les Chrétiens du Kurdistan revinrent dans leurs villes et villages d’origine. Ce mouvement s’accéléra à partir de 2003, avec la chute de Saddam Hussein et l’émergence des persécutions islamico-mafieuses antichrétiennes. C’est ainsi que le village de Feshkhabour fut repeuplé avec des familles chaldéennes revenues de Bagdad, de Mossoul et de la plaine de Ninive. Plus de 200 maisons y ont été construites, ainsi que des équipements publiques, avec le soutien du gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. L’église de la Vierge Marie Protectrice des Semences et le sanctuaire de Saint Georges y ont été restaurés. 

[1] In « Croissance », 1995, Chris Kutschera. https://www.chris-kutschera.com/chretiens_irak.htm. Notons que l’église de Beidar (Bidar) a été rénovée et a retrouvée son usage liturgique.

[2] In « Recueil des inscriptions syriaques », Amir Harrak, Académie des inscriptions et belles lettres, 2010, p.533

[3] In « Le livre noir de Saddam Hussein », Chris Kutschera, Oh Éditions, 2005, p.398

Célébration dans l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2008 © Pascal Maguesyan

Évolution de la démographie de Feshkhabour

En 1913, à une époque où n’existaient pas encore les États irakien et syrien mais l’Empire ottoman, Feshkhabour était le village le plus important du diocèse chaldéen de Gézirah (Djézireh) avec 1300 habitants (chaldéens), deux prêtres et une école[1]. Village martyr lors du génocide en juillet 1915, les survivants revinrent après guerre sous mandat britannique. Lors du recensement de 1957, la population de Feshkhabour atteignait 899 habitants (chaldéens). Feshkhabour fut évacuée en 1974 en pleine guerre kurdo-irakienne, les villageois se réfugièrent en Syrie et revinrent un an plus tard. Le village fut une fois de plus vidé de sa population en 1976 et les villageois transférés à Zakho, lorsque le régime irakien décida de créer une zone morte frontalière stratégique, en même temps qu’il entreprit d’arabiser toute la région[2]. Les colons arabes abandonnèrent Feshkhabour en 1991 à l’issue de la guerre du Golfe et de l’émergence d’un Kurdistan autonome. Le village fut dès lors occupé par des familles kurdes (musulmanes), si bien qu’en 1998 on ne trouvait plus à Feshkhabour qu’un seul vieux couple chrétien qui gardait l’église de la Vierge Marie[3]. Le retour aux sources des Chaldéens de Feshkhabour intervint après la chute du régime irakien en 2003. Près de 220 familles chaldéennes se réimplantèrent dans leur village ancestral à partir de 2005, tandis que les Kurdes quittèrent les lieux. En février 2018, 130 familles chaldéennes vivaient encore à Feshkhabour[4]. À la même époque, un grand  nombre de familles yézidies déplacées du Sinjar survivaient dans un camp installé à la lisière du village.

[1] In « L’Église Chaldéenne Catholique, autrefois et aujourd’hui », Abbé Joseph Tfinkdji, prêtre chaldéen à Mardin, 1913.Extrait de l’Annuaire Pontifical catholique de 1914, p.57

[2] In « Le live noir de Saddam Hussein », Chris Kutchera, Oh éditions, 2005, p.395

[3] In « Recueil des inscriptions syriaques », Amir Harrak, Académie des inscriptions et belles lettres, Tome 1, p.538 + Tome 2 pour les photos p.246

[4] Données collectées par la mission MESOPOTAMIA le 18 février 2018, auprès de Monsieur Faès Gorgis, directeur de l’école de Feshkhabour et historien.

Groupe de chaldéens sur le parvis de l’église Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2008 © Pascal Maguesyan

Histoire de l’église Vierge-Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour

L’église Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour a été construite en 1861[1]. Deux inscriptions en portent témoignage, la plus récente étant la copie de la première, originelle et partiellement détériorée. Cette inscription de 1861 en syriaque estrangela de 40 / 43 cm, indique que l’église de Sainte-Marie fut construite en 1861 à l’époque du patriarche chaldéen Joseph VI Audo (1848 – 1878), du prêtre Šem‘ōn et du chef Kammo, par l’architecte Šem‘ōn Barūtā[2].

L’église Vierge-Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour a été plus que rénovée. Elle a été restaurée en 2005-2007. Il est presque impossible aujourd’hui de reconnaître l’architecture initiale et les matériaux originels employés.

[1] Le père et linguiste Albert Abouna, originaire de Feshkhabour, a documenté l’église Vierge-Marie Protectrice des Semences.

[2] In « Recueil des inscriptions syriaques », Amir Harrak, Académie des inscriptions et belles lettres, Tome 1, p.538-539 + Tome 2 pour les photos, p. 246

Dédicace et liste des prêtres ayant servi dans l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
L’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour, avant et après rénovation
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Portail d'entrée du domaine de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
L’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour, depuis la restauration de 2005-2007
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

Description de l’église de la Vierge-Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour

Vue de l’extérieur, dressée sur un promontoire juste au dessus du Tigre, l’église de la Vierge-Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour ne ressemble pas à un édifice religieux. Le bâtiment est massif, presque cubique, intégralement recouvert de carreaux de grès marbré blanc-gris et couvert par une toiture en terrasse. Seul le campanile dressé à l’angle sud-est de l’édifice avec sa grande croix inscrite et sa petite cloche signale la présence de l’église.

Le domaine de l’église de la Vierge-Marie Protectrice des Semences est clos par une enceinte. On y accède par l’Est. De part et d’autre d’une allée centrale, sont aménagés des espaces verts. Le parvis, au nord, est recouvert du même dallage que les façades, le toit et le campanile de l’édifice.

On accède à l’intérieur de l’église par le bas-côté nord, grâce à deux portes sous une galerie.

Vue de l’intérieure, grâce aux arcs et piliers, on discerne une structure en pierres de tailles jointées en partie recouvertes par un enduit blanc.

L’architecture de cette église basilicale est composée de trois nefs et quatre travées. Le vaisseau est surmonté par une voûte en berceau brisé. Les bas-côtés sont unis au vaisseau par d’épais arcs brisés que portent trois paires de piliers libres de section carrée.

Le sanctuaire est séparé du vaisseau par une large porte royale en arc brisé. En son centre, trône un maître-autel en marbre gris, surmonté d’une coupole et au pied duquel on trouve une petite jarre contenant des ossements des martyrs de 1915. De part et d’autre du maître-autel, on accède aux chapelles latérales et leurs autels respectifs. Au sud, on y trouve dans l’angle une petite cuve baptismale.

Une tribune pour les chantres est installée au dessus du vaisseau, dans l’axe du sanctuaire, contre le mur ouest.

Lors de la reconstruction de 2007, « trois plaques en pierre gravées on été mises au jour. Chacune représente un personnage disproportionné en champlevé, inséré dans un cadre, debout, muni d’une petite tête et de longs bras en forme de croix[1]. » Ce personnage pourrait représenter le Christ crucifié. Ces plaques sont encastrées au nord-ouest de l’église.

[1] In « Notre Dame des Semences à Fišhabur et ses inscriptions syriaques »,  Narmen Ali Muhamad Amen, université Salah-el-din, Arbil (Kurdistan), Irak. Cahiers d’études syriaques. 1. Geuthner, p. 297

L’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Parvis de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Vue sur la nef, la porte royale et le sanctuaire de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour, au cours d'une rencontre avec une délégation française de Pax Christi
Février 2008 © Pascal Maguesyan
Chapelle du bas-côté gauche dans l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Plaque gravée encastrée dans le mur de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Plaque gravée encastrée dans le mur de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

Découverte d’une église primitive

Une église primitive en forme de crypte, située au nord sous le parvis, a été découverte en 2007 lors des travaux de restauration de l’église Vierge-Marie Protectrice des Semences. Accessible par un escalier étroit, il s’agit d’une église mononef à trois chambres voûtées et en enfilade. Son style et les objets en céramiques retrouvés permirent de la dater du VIIe siècle. Des jarres à vin et des ossements ont également été retrouvés « Je ne connaissais pas l’existence de cette église, ni même mon père » confia Faès Gorgis, habitant et historien de Feshkhabour[1]. « On ne sait pas où se trouvent les objets retrouvés par les ouvriers » regrette l’historien. « Ils ont été confiés au père Youssef Daoud. On ne sait pas ce qu’il en a fait. »

Notons également l’existence d’un très vieil abri sous roche, à l’ouest au niveau du lit du Tigre. En forme d’imitation de la grotte de Lourdes, rénové et réaménagé en 2003 cet abri a été équipé d’un autel pour les célébrations.

[1] Interview de Faès Gorgis par l’équipe de Mesopotamia, le 18 février 2018

Entrée de l'église primitive sous le parvis de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Intérieur de l'église primitive sous le parvis de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA
Abri sous roche avec autel en contrebas de l’église chaldéenne Vierge Marie Protectrice des Semences de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

Autres églises de Feshkhabour

À l’orée de Feshkhabour, il existe une église en ruines au nom de Mar Gīwargīs (Saint-Georges), où les pèlerins venaient en pèlerinage le 24 avril, jour commémoratif du génocide de 1915 et autour duquel se trouve un cimetière.

Un petit sanctuaire, également nommé Saint-Georges, se trouve dans le village de Feshkhabour. On ne connaît pas sa date de fondation, toutefois une plaque gravée en syriaque estrangela indique qu’il fut renouvelé et achevé en 1964[1]. Une autre rénovation eut lieu au retour des habitants chaldéens de Feshkhabour en 2005.

[1] In « Recueil des inscriptions syriaques », Amir Harrak, Académie des inscriptions et belles lettres, p.539

Faès Guorguis, habitant et historien de Feshkhabour
Février 2018 © Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA

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